Sculpter guignol demande un savoir faire

sculpture du visage

Derrière le personnage de Guignol se cachent de nombreux métiers qui requièrent savoir-faire et précision. Héritières des techniques traditionnelles, ces professions sont également adeptes des dernières innovations et continuent de faire évoluer la marionnette lyonnaise dans le monde d’aujourd’hui. Une rencontre avec Damien, sculpteur de marionnettes, l'un des derniers en France.

Vous êtes donc sculpteur de marionnettes, marionnettiste ?

Être sculpteur de marionnettes demande de travailler plusieurs techniques. Il y a ainsi la sculpture, la peinture, la conception du costume et la réalisation : je fais la marionnette de A à Z. Aussi, Guignol a plus de 200 ans et certaines marionnettes sont anciennes donc elles ont besoin d’entretien, ce qui comprend la réfection des costumes, de la peinture, le fait d’adapter certains détails techniques selon les pièces.

Derrière la sculpture, qui est la partie « bois », se cachent donc bien d’autres facettes : la couture par exemple, qui est aussi très technique. La couture, c’est le vêtement… et le vêtement c’est le reflet de la société. Prenez un gendarme : le costume d’il y a 200 ans n’a rien à voir avec celui d’aujourd’hui. Et derrière tout cela se cache aussi l’esthétique que l’on veut donner, celle qui est propre au spectacle, propre à un lieu. Pour ce qui est de la partie « écriture », cela s’est fait petit à petit.

Quel parcours pour devenir sculpteur ?

J’ai toujours été passionné par la marionnette. Il y avait également un sculpteur autrefois dans le vieux Lyon, Monsieur Gilbert Pavaly. Je lui avais rendu visite à quelques reprises : j’étais curieux du savoir-faire, j’avais déjà réalisé quelques petits Guignol, mais entre la sculpture de marionnettes et la menuiserie il existe un fossé technique que je n’ai pas su combler par moi-même sur le moment. J’ai rencontré un Ouvrier de France récompensé à la fois en sculpture et en tournerie : c’est lui qui m’a transmis son savoir-faire. C’est très différent du travail de la pipe qui implique de conjoindre la sculpture dans ses aspects classiques et des problèmes techniques : les perçages, les inclinaisons, les rapports d’hygrométrie, la réaction du bois par rapport au plastique, la combustion… Le technique conditionne l’esthétique ou l’esthétique empêche la technique. C’est donc de la sculpture mais également, d’une certaine façon, de la mécanique et de la chimie. C’est l’enseignement que j’ai reçu . Je n’ai pas reçu de transmission directe d’un prédécesseur propre à ce métier. J’ai adapté mes connaissances au support de la marionnette.

Quels matériaux utilisez-vous ?

Je fais uniquement de la marionnette à gaine, je ne fais pas de la marionnette à fils, pas de marionnettes d’extension corporelle avec des mécaniques. Je considère que la gaine à elle seule est une technique tellement vaste qu’une vie ne suffirait pas à l’explorer. Pour la tête et les mains j’utilise uniquement du tilleul. Je n’accepte pas le compromis qui consiste à utiliser d’autres matériaux sur une marionnette lyonnaise.

Le tilleul est un bois hétérogène issu de la croissance d’un tronc ou d’une branche. En ce qui me concerne, je travaille le tronc uniquement avec ce qu’on appelle le « bois parfait », c’est-à-dire le duramen. J’exclus le cœur et j’exclus les parties proches de l’écorce. Je vais moi-même sélectionner mon bois chez des fournisseurs français, je choisis mes planches en fonction du grain et je les laisse parler : cela m’arrive de les faire taper pour voir quel son elles produisent. J’entends si elles sont bien séchées, s’il y a un nœud à l’intérieur, une contrainte. J’essaye de laisser parler la matière, un peu comme lorsque je choisis des tissus pour les costumes. Je n’aime pas contraindre la matière. Je préfère le terme d’« apprivoiser », la laisser parler. Sinon, je risque de faire un mauvais travail qui va mal vieillir avec le temps. Si quelqu’un me demande spécialement une essence autre que le tilleul pour une raison personnelle ou sonore et s’il ne s’agit pas d’une marionnette lyonnaise alors il n’y a pas de souci. Je ne la mettrai juste pas dans la lignée de Guignol : les marionnettes traditionnelles possèdent une histoire qui implique de respecter un cahier des charges. Sinon pour les marionnettes à gaine de théâtre, j’utilise des manchons en cuir, ce qui ne m’empêche pas d’utiliser des matériaux différents dans d’autres circonstances car il faut s’ouvrir à la modernité et aux nouvelles matières.

sculpture des mains

Les méthodes pour sculpter une marionnette ont-elles beaucoup évolué ?

Le réponse que je donne actuellement à cette question n’est pas forcément celle que je donnerai dans quelques années car il faut mener un travail de recherche sur ce sujet. Prenons la création de Guignol il y a de cela 200 ans par rapport à maintenant. La marionnette il y a 200 ans était un véritable art très populaire et très répandu. Est-ce que Laurent Mourguet a créé lui-même le Polichinelle ou l’avait-il acheté ? Je n’en sais rien. Est-ce que c’est à force de l’entretenir, de le réparer avec son ingéniosité de canut qu’il en est arrivé à sculpter des marionnettes ? Je ne sais pas. A côté de cela, on sait qu’il y avait une forte demande de la part des marionnettistes en Europe. Ces derniers étaient itinérants et tous n’avaient pas le savoir-faire pour créer des marionnettes. Il existait donc forcément des gens qui les fabriquaient pour eux et qui vendaient également de quoi entretenir ou réparer celles qui étaient déjà utilisées. Je pense donc que le matériel du marionnettiste à cette époque là, s’il était itinérant, comprenait une paire de jeux de ciseaux, une râpe fine type lime piquée à la main, de quoi coudre, un pot de peinture couleur chair. Des moyens rudimentaires par rapport aux connaissances en matière de sculpture au XVIIIe siècle.

Aujourd’hui nous sommes dans un domaine où il ne faut pas oublier que le bois ne s’appréhende plus comme avant, comme il y a seulement 20 ans. A notre époque, les métiers classiques de l’artisanat ont évolué vers une approche presque semi-industrielle et utilisent les machines à commande numérique. La plupart des charpentiers en Europe, de maisons sérieuses et qui ont les reins solides, utilisent les logiciels CAODAO qui leur permettent une compétitivité. Cela reste de l’artisanat pour le réglage des machines et pour la pose. Qui aujourd’hui va commander une fenêtre faite de A à Z chez un menuisier ? Celui-ci va prendre les mesures et confier le reste à une plus grosse structure. Tout est fait maintenant pour que des choses soient posées par des gens qui ont pris des mesures mais qui n’ont pas fabriqué l’objet lui-même. C’est l’évolution que les métiers classiques de l’artisanat ont connu en seulement 20 ans. La marionnette est en décalage par rapport aux autres techniques en ce qui concerne les moyens qu’il est possible d’utiliser : je pense que la plupart des gens qui ont fait des marionnettes n’étaient pas issus du cursus classique du bois dans sa dimension artisanale. Les façons d’appréhender le bois et la sculpture sont très différentes. Pour ma part, je suis issu de la lignée « bois » artisanale et j’ai rencontré des artistes qui ont des connaissances en matière de sculpture académique. J’ai rencontré également des artisans ingénieux qui compensaient leur manque de connaissances techniques par des déductions, des tâtonnements, et qui avaient une perception du travail très similaire à celle que devaient posséder mes prédécesseurs.

Avec Guignol il y a deux paliers extrêmes sans qu’il existe de palier intermédiaire. Guignol est à l’origine un outil professionnel, c’est un violon, il doit pouvoir donner le meilleur de lui-même, il doit pouvoir correspondre à une mise en scène : la technique et l’esthétique vont être conditionnées pour ce résultat. L’autre extrême c’est le fait que Guignol est un personnage populaire. C’est presque le premier héros que les français découvrent enfants. Il va réparer des torts, résoudre des situations. Les autres, ce sont des personnages issus de la littérature. Guignol a été décliné, mercantilisé en produits industriels, qu’il s’agisse des petites résines souvenirs, des marionnettes en peluche ou en plastique. Toutes n’ont que deux points communs : c’est l’esthétique et le coût de fabrication. On est dans le domaine industriel, soit du jouet soit du petit objet iconographique, et l’on recourt à des entreprises qui ne sont pas spécialisées dans l’histoire de Guignol.

Pour ce qui est du domaine du Guignol artisan, il va être produit par un ouvrier de théâtre, qui travaille uniquement pour les professionnels, les théâtres et qui a pignon sur rue. Entre les deux, il n’y a pas d’artisan qui mette son savoir-faire dans une lignée traditionnelle pour permettre au plus grand nombre de s’approvisionner en guignols et de faire connaissance avec son histoire. Quelqu’un qui fait l’acquisition d’une marionnette se voit transmettre un peu d’histoire par le fabricant, il rencontre une lignée et un artiste à travers cet objet. Il n’y a jamais eu en même temps trois ou quatre sculpteurs. Il n’y a jamais eu la motivation de gens issus de parcours différents qui voulaient se démarquer les uns des autres soit par la technique soit par l’esthétique, alors que c’est le propre de l’artisanat. Guignol n’a donc jamais été vraiment un produit d’artisanat qui est à même de répondre à des exigences techniques tout en autorisant les gens à l’acquérir facilement. Derrière l’artisan se cache une curiosité pour des savoir-faire issus de domaines très différents pour les adapter à la marionnette.

Qui vous commande des marionnettes ? Quel rapport entretenez-vous avec les commanditaires ?

Je fais deux choses : les personnages classiques, comme Guignol et Gnafron, qui sont faits avec une esthétique propre en accord avec l’endroit où ils sont vendus : le gendarme a un costume qui remonte à 200 ans, ou plutôt qui date de 200 ans tel qu’on se l’imagine. Ces marionnettes là, je les approvisionne constamment. Après, si quelqu’un veut une création personnalisée à partir de cette base là, il n’y a pas de souci. Chacune de mes marionnettes n’est faite que par moi, exclusivement. Elles sont signées et numérotées. Je conserve toutes les dates de réalisation des marionnettes dans mes archives. Certaines commandes viennent de professionnels qui vont l’utiliser comme un instrument, comme un violon.

Ce que j’aime, c’est aller au delà de leurs attentes : ils me disent qu’ils veulent telle et telle chose, alors je devine quel est leur objectif et je rajoute des contraintes techniques en plus. Car une marionnette n’est qu’une succession de contraintes techniques. Une fois, quelqu’un voulait une marionnette qui puisse se manipuler comme une marionnette à gaine classique mais dont le cou pouvait s’allonger de 50 cm. J’ai trouvé un système pour qu’à l’endroit où l’index tient la tête et fait bouger la marionnette on puisse mettre une rallonge : sans gêner le jeu, l’index sort de la tête, rentre dans la main et la tige s’étend. A n’importe quel moment on peut retirer la tige. J’aurais pu me contenter de ce qu’il me demandait mais en comprenant ses attentes j’ai pu aller plus loin. Je tiens aussi compte du jeu de la personne, si je la connais, pour lui proposer une marionnette en phase avec son style.

Il y a aussi les collectionneurs. Ils me demandent des choses très variées, comme des marionnettes-portraits à l’effigie de quelqu’un par exemple. Dans ce cas, à mes yeux, l’esthétique ne doit jamais rabaisser le minimum de la qualité technique. Le minimum doit être respecté : avoir la facilité de manipuler, avoir une manipulation confortable dans laquelle ma propre main puisse se glisser, pouvoir aussi l’adapter à la main du manipulateur. Cela doit rester une marionnette et une marionnette doit être manipulable. Si un objet ne remplit pas sa fonction minimum d’existence, c’est qu’il n’en est pas un. Si une pipe ne peut pas être fumée alors ce n’est pas une pipe : c’est l’équivalent pour les marionnettes. Je n’ai jamais eu à refuser de commande car j’ai toujours réussi à me faire comprendre. Imaginons qu’une personne revende ma marionnette des années plus tard et que quelqu’un voit mon nom à l’intérieur sur quelque chose qui ne remplit pas sa fonction ? Non. Mon travail ne doit jamais être synonyme, pour qui que ce soit, de rabaissement, de médiocrité, d’insensibilité. Je suis au service de la marionnette et pas l’inverse.

Avez-vous un personnage que vous préférez sculpter ?

Sur le moment, lorsque je monte une marionnette, elle devient la plus importante de toutes celles que j’ai faites. Ce n’est pas la plus belle mais la plus importante. Ensuite il faut qu’elle vive sa vie. Là j’ai fait quelques Guignols cette semaine : chacun a son petit minois, il y en a un qui est un peu plus souriant, un autre un peu plus farceur, un autre encore avec un air plus frondeur, chacun a son expression. Cela ne vient pas uniquement de mon geste, c’est involontaire : c’est le bois, la peinture, la matière, tout s’est conjugué pour donner ces expressions. Qu’il s’agisse de Guignol, Gnafron, Madelon, le gendarme… L’autre moment que je préfère, c’est lorsque la marionnette s’anime dans les mains d’un autre.

Un jour, une dame m’a commandé une marionnette-portrait à l’effigie de son mari pour la lui offrir en cadeau d’anniversaire. Une fois la marionnette achevée, cette dame était vraiment triste et embarrassée car elle ne savait pas du tout de quelle façon elle pourrait l’offrir à son mari. Je lui ai proposé de dire à son mari que son cadeau d’anniversaire serait d’aller voir un spectacle de Guignol : à la fin du spectacle un magicien interviendrait et je le transformerais en la marionnette-portrait de son mari. Je le ferais monter sur scène et je la lui remettrais. Et ça s’est passé ainsi : il ne s’est douté de rien du début à la fin, il était très ému. Ces têtes de bois nous touchent profondément en tant qu’humains et c’est ce qui m’intéresse. Il faut la justesse de ne pas en faire trop mais aussi de ne pas en faire peu, de s’être contenté du peu. « Lorsque je monte une marionnette, elle devient la plus importante de toutes »

ensemble sculpture guignol et compagnie

Quelles sont les étapes pour créer une marionnette ?

Pour créer une marionnette, je commence toujours par faire un modèle en glaise pour matérialiser le volume. Ensuite, il faut prendre le temps de regarder le bois puis je découpe, je conditionne le volume de base pour arriver au vrai profil : l’emplacement des yeux, des oreilles. Le bois est encore brut bien que dégrossi, les formes sont présentes mais on ne peut pas encore parler de regard ou d’expression. C’est là que la technique entre en jeu : j’effectue le perçage pour les doigts. A propos de cette étape, je me suis rendu compte que les contraintes techniques sont principalement un rapport de poids et de confort par rapport à l’inclinaison du perçage pour le doigt. On a une tête de bois que l’on va ensuite percer : suivant la préhension on réalise un trou vraiment très large, ce qui va permettre d’évider le bois, et ensuite on comble par de la mousse en fonction de l’utilisateur, du marionnettiste. Seulement, d’habitude, le bois est percé avec des mèches à bois classiques, de menuiserie, qui sont utilisées pour percer le matériau en travers. Or, la tête d’une marionnette est posée de façon parallèle à la table : l’action de ces mèches fait alors rebiquer le bois, crée des échardes. C’est normal car l’outil n’a pas été conçu pour cela.

D’autre part, avec les mèches à bois habituelles, lorsque vous percez le bois vous obtenez un fond plat. Or, le bout de votre doigt n’est pas plat, ce qui veut dire que le doigt peut bouger dans l’espace carré dessiné par le perçage. Alors j’ai fabriqué une mèche qui épouse la forme d’un doigt et qui existe dans plusieurs tailles, plusieurs diamètres. De plus, selon la partie de l’arbre d’où provient le bois, la matière n’aura pas le même poids. Un bois proche des racines est beaucoup plus lourd et dense qu’un bois proche du feuillage. Le taux d’hygrométrie est également différent. En fonction du poids je vais centrer ou décentrer le perçage du doigt où l’on va glisser l’index. Il faut un confort de jeu, qu’il n’y ait pas de difficulté à relever la tête de la marionnette après l’avoir baissée. L’arrière de la tête ne prend pas la même place que le devant : le devant des marionnettes est souvent caricaturé avec un long nez, un long menton, un encombrement, alors que l’on arrive très rapidement à l’arrière des têtes. Leur poids est donc déporté en avant et il faut trouver un moyen d’équilibrer les choses.

Puis il y a le ponçage : je ponce jusqu’à un grain très fin, ce qui m’évite de mettre de l’apprêt sur les marionnettes et permet d’appliquer directement la couleur chair. Je n’aime pas la notion « d’apprêter ». Quand le bois est poncé, soit on couche les fibres, soit on les relève : lorsque l’on passe un produit dessus, ce produit s’infiltre dans l’espace d’air sous la fibre du bois et va la faire se relever. Il faut alors passer de nouveau un grain pour lisser la surface. Pour ma part, j’utilise dès le départ un grain très fin qui couche le bois sans laisser d’espace vide. Donc, lorsque j’applique ma peinture, je n’ai pas besoin d’égrainer une nouvelle fois ou vraiment très peu : la première peinture reste lisse. En sélectionnant bien le bois et en évitant l’apprêt qui étouffe la matière, mes marionnettes vieillissent bien : je n’ai pas de problèmes de fente ou de dilatation du bois car je les ai évités en amont. Le bois conserve une capacité de respiration. Et à côté du travail du bois il y a bien sûr la couture et la confection du costume. Dans le domaine de la gaine lyonnaise, il reste tellement de choses à voir, qui n’ont pas été explorées : faut-il tenir compte du physique du manipulateur pour lui offrir un plus grand potentiel ? Ou faut-il une marionnette générique qui soit un support pour permettre à chacun de trouver les combines pour compenser ? C’est une question ouverte.

Votre profession est-elle reconnue ?

Le métier de sculpteur de marionnettes n’est pas reconnu par la Chambre de métiers et de l’artisanat. Mais cela aurait-il un sens ? Cela a-t-il également un sens aujourd’hui d’ouvrir une classe d’apprentissage en sculpture de marionnettes ? Je me suis demandé si la sculpture de marionnettes pouvait faire l’objet d’une reconnaissance Meilleur ouvrier de France, qui est un concours se renouvelant tous les trois ans. Je pense qu’au bout de quelques sessions on aurait fait le tour de toutes les personnes intéressées. Les marionnettistes fabriquent souvent eux-mêmes leurs marionnettes : ils sont donc à la fois créateurs et manipulateurs, pas strictement sculpteurs.

Etant donné que la conception d’une marionnette recoupe plusieurs techniques, plusieurs disciplines comme la couture et la peinture, il serait étrange d’isoler la discipline spécifique « sculpture » pour en faire une spécialité de Meilleur ouvrier de France. Si quelqu’un le mettait en place j’en profiterais pour m’y présenter et le tenter mais je ne ferais pas les démarches moi-même pour créer cette spécialité de Meilleur Ouvrier de France. Pour qualifier mon activité en rapport avec la marionnette, on parle de « fabricant », de « sculpteur », mais personnellement j’aime le terme de « luthier ». Je me considère un peu de cette façon : à la fois je suis un instrumentiste, je joue d’un instrument que je connais, mais pour moi la marionnette n’est finie qu’une fois qu’elle est montée.